
La 2ème édition des neufdixsept du Future of Work foisonnait de sujets qui montrent bien la mutation intense du travail qui se joue actuellement et dont les enjeux sont importants. Nous sommes bien dans une période charnière entre des entreprises au mode de fonctionnement et de management encore classique (avec une culture ancrée et des habitudes qui peuvent les rendre moins adaptables au changement).
D’autres dont le mode de fonctionnement plus flexible allié à une maîtrise parfaite des outils digitaux leur permet d’être déjà à la pointe de l’innovation pour tout ce qui a trait au travail : gestion des ressources, management, méthodes de travail, optimisation des espaces de travail, modes d’apprentissage, etc.
De nouvelles problématiques se dessinent, induites voire accélérées par les nouveaux usages et comportements qu’ont généré d’une part l’introduction massive des outils et matériels digitaux dans la vie quotidienne – révolutionnant en l’espace de quelques années nos façons de vivre – et d’autre part les attentes professionnelles des nouvelles générations, qui diffèrent radicalement de celles qui les ont précédées.
Parmi les sujets évoqués, certains ont plus particulièrement retenu mon attention pour la réflexion qu’ils inspirent.
Flex Office
Le premier, est le flex office ou bureau dynamique (qui rencontre encore une grande résistance de la part des salariés même si 1/3 sont concernés) désignant les bureaux nomades, c’est-à-dire qu’un salarié n’a plus un espace spécifique et permanent qui lui est attribué, mais en fonction de son activité du moment, selon qu’il a besoin de se concentrer, de travailler en mode projet ou autre aura à disposition une variété d’espaces différents dans l’entreprise.
Devant le développement du télétravail, l’occupation des bureaux n’est plus optimale et l’on réduit donc les coûts d’exploitation en proposant par exemple 8 bureaux pour 10 salariés. Cette flexibilité qui va d’ailleurs de pair avec une posture physique différente – l’usage extensif du smartphone rend moins nécessaire la station assise – rend néanmoins le concept d’équipe classique avec un espace attribué compliqué à gérer pour un manager dont les collaborateurs sont géographiquement dispersés.

Marque Employeur
Autre sujet passionnant et dont on parle beaucoup : la marque employeur. Plusieurs statistiques indiquent qu’une énorme majorité d’offres d’emploi ne trouvent pas preneur, et que désormais 95% des chercheurs d’emploi vont vérifier au préalable la réputation de leur futur employeur potentiel avant de candidater.
Par ailleurs, une nouvelle tendance est apparue : avant l’entreprise choisissait un candidat qui se positionnait en demandeur, désormais, c’est aussi le candidat qui choisit son entreprise et se présente comme fournisseur de compétences à l’entreprise. C’est ainsi que le concept de marque employeur prend toute son importance, car il s’agit de se démarquer des autres entreprises pour attirer les talents. On se rend compte qu’un candidat va faire la démarche de regarder le site internet de l’entreprise où il postule, or les sites sont en général adressés à leurs clients et non aux candidats.
« Avant l’entreprise choisissait un candidat qui se positionnait en demandeur, désormais, c’est aussi le candidat qui choisit son entreprise et se présente comme fournisseur de compétences à l’entreprise. »
Des informations comme le type de management, la formation, la pratique du télétravail dans l’entreprise ne seront pas nécessairement disponibles alors qu’elles peuvent faire la différence dans le choix du candidat. Il est donc important de soigner sa communication externe et sa promesse employeur. Attention à s’assurer qu’elle reflète vraiment le mode de fonctionnement de l’entreprise. Sinon, le recrutement se fera peut-être mais la rétention du talent s’avèrera sans doute plus hasardeuse. Il est primordial aussi de veiller en interne à reconnaître et développer les compétences de ses salariés, en se souvenant qu’ils sont les premiers ambassadeurs de l’entreprise…
Fort critère d’attractivité de la marque employeur, le télétravail a montré de nombreux bénéfices : meilleure performance due à la suppression du temps de trajet dont une partie est réallouée au travail (le reste au sommeil ou à la vie personnelle), à la réduction des interruptions des tâches (ex. visites de collègues), aux pauses moins longues.
Néanmoins, comme le flex office, le télétravail complexifie le management et le contrôle d’une équipe dispersée. Par ailleurs, tout en permettant l’intégration d’activités personnelles ou familiales, il rend dans le même temps la frontière vie personnelle/vie professionnelle plus perméable.
Autre point de réflexion, comment l’entreprise peut-elle intégrer dans la gestion du télétravail, le travail en tiers-lieu comme le coworking par exemple (30% de la clientèle des espaces de coworking est composée de télétravailleurs), ou tout autre endroit qui n’est pas le domicile ? C’est un sujet qui devra nécessairement être adressé.

Réalité Virtuelle.
Enfin, un thème qui est en lien direct avec le futur du travail et qui provoque beaucoup de questionnements est l’introduction de la réalité virtuelle au sein des entreprises.
Le concept est que le cerveau a l’illusion de la réalité (« illusion de la non-médiation ») et crée donc chez l’utilisateur la perception d’être présent et vivre donc expérimenter ce qui lui est présenté. Les applications sont multiples et les résultats spectaculaires : dans le cadre des formations techniques par exemple, il a été démontré que l’apprentissage est beaucoup plus performant chez l’apprenant puisqu’on retient mieux en « faisant » (même si c’est une illusion) qu’en écoutant ou en lisant.
Un autre exemple qui nous a été fourni était un simulateur de prise de parole en public où la personne munie de lunettes de réalité virtuelle est mise en situation et a affaire en réalité à des avatars. Elle pense alors qu’il s’agit de personnes réelles et la répétition de cette scène de réalité virtuelle va lui permettre progressivement de gérer son stress dans une situation similaire.
Les domaines d’application sont infinis, mais l’on peut se poser des questions sur l’utilisation qui peut en être faite. Si celle-ci n’est pas bienveillante, n’y a-t-il pas des risques de manipulation ou autre ? S’il nous est rappelé que la VR n’est qu’un outil, on est tout de même en droit de s’interroger…

Quel sera notre avenir ?
Toutes les questions évoquées dessinent un avenir qui tranchera radicalement avec tout ce que nous avons pu vivre jusque-là. On le sait déjà, une partie des métiers d’aujourd’hui n’existera plus demain ou du moins pas sous la même forme. A nous de faire le choix ou non de nous adapter et de faire partie dès maintenant du voyage qui nous emmènera vers le monde du travail de demain…
A propos de l'auteur(e)
Christine PINEAU-TERRACOL
Chief Happiness Officer / Community Manager / Rédactrice de contenus. Mes qualités humaines reconnues me rendent sensible aux postes favorisant le bien-être des employés dans l’entreprise via des initiatives qui leur permettent d’assurer leurs fonctions dans des conditions propices à leur épanouissement et à leur qualité de vie au travail.
Laisser un commentaire
Se connecter via les réseaux sociaux pour laisser un commentaire.