
La voie du silence comme une évidence dans sa vie ! Jeanne nous transmet avec calme sa détermination à redonner au silence sa place dans la société, y compris dans les entreprises. A travers son interview, découvrez son parcours et les expériences de déconnexion qu’elle vous propose avec son entreprise Silence.
La thématique est donnée. Alors Chhhhhuuuuutttttttt, écoutons la voix du silence… 🤫
Peux-tu te présenter en quelques mots ? Qui es-tu et que fais-tu ?
Je suis Jeanne Dujardin, fondatrice de Silence, un projet qui a vu le jour en 2018. Après 7 ans de carrière en Direction Artistique, j’ai ressenti le besoin de donner du sens à ma carrière en me rapprochant d’un milieu plus proche de la nature et du bien-être. J’avais envie d’améliorer les vies.
« J’ai eu envie de rendre le silence accessible à tous, même dans les villes. »
Comment t’es venue l’idée de Silence et qu’est-ce qui t’a donné l’envie d’entreprendre ?
Le silence, c’est une pratique qui fait partie de ma vie depuis plusieurs années. Habitant à Paris, j’ai un quotidien très agité et bruyant.
Pour trouver mon équilibre, je pratique des moments de silence que ce soit dans le sport (course à pied en solitaire), la méditation ou encore pendant mes voyages. Je me suis rendue compte que je m’arrangeais toujours pour être très déconnectée… c’est-à-dire au milieu du désert ou de la jungle et le plus loin possible de la ville, de l’agitation, de la consommation et de la connexion.

Pour le fait d’entreprendre, je crois que ça a toujours fait parti de mes gênes.
Même en tant que Directrice Artistique, j’allais toujours plus loin dans les idées avec l’envie de fonder quelque chose d’encore plus grand. J’ai toujours voulu faire bouger les choses, porter un mouvement positif et faire vivre des expériences. J’ai trouvé mon bonheur en portant le Mouvement du Silence le plus loin possible.
Pourquoi ce choix radical du silence pour se déconnecter ?
Ce n’est pas un choix radical parce qu’avant tout le silence est un bien commun. C’est la base. Avant le bruit, il y a le silence. Dans la parole, la musique, la nature, il y a du silence.
Ce que je fais, c’est de réintégrer ce bien commun. Je redonne au silence sa place dans notre société où malheureusement il devient de plus en plus rare.
Par silence, je n’entends pas uniquement l’absence de bruit ; c’est très dur à obtenir et ce n’est pas forcément ce que l’on recherche. On sera davantage dans une bio-acoustique. On souhaite alors diminuer les bruits de la ville et amplifier l’écoute de la nature.
Ce que l’on recherche vraiment, c’est avant tout le silence intérieur, qui correspond au calme et à la paix intérieure que l’on trouve par la déconnexion, la méditation et la nature.

Quels conseils pourrais-tu donner à tous les travailleurs stressés par leur quotidien ?
- Octroyez-vous des moments de pause
- Coupez-vous par moment des emails, des notifications, des sollicitations en tout genre
- Poussez vos patrons, responsables RH, QVT à intégrer un espace silence dans l’entreprise 😉
Quand on est sursollicité(e) de manière continue, il y a un moment où le cerveau est en surcharge. C’est une fatigue qui devient trop lourde à encaisser pour le corps. Travaillez plus en pensant bien faire et au final c’est tout l’inverse qui se passe. Vous perdez en créativité, en productivité ; votre moral baisse.
Ralentissez le rythme, prenez votre temps et octroyez-vous des pauses, c’est important pour vous déconnecter et vous déstresser.
« Quand on est sursollicité(e) de manière continue, il y a un moment où le cerveau est en surcharge. »
Silence ne se contente pas de retraite silencieuse en rase campagne. Vous travaillez également avec les villes. Peux-tu nous en dire quelques mots ?
En fait, Silence se compose de trois volets :

Les Espaces Silence
Ce sont des espaces de ressourcement sans parole et sans connexion, au design biophilique (inspiré de la nature). Ils s’implantent dans les lieux publics, dans les entreprises, dans les gares et les aéroports pour permettre à chacun de faire une pause et de ralentir le rythme.

L’Heure du Silence
Ce sont des événements courts pour démocratiser la méditation et rendre accessible à tous les bienfaits du Silence. Ce concept permet d’offrir un moment suspendu à des groupes pendant 1 heure, en collectif.

Les Séjours / Séminaires Silence
A destination des entreprises mais aussi des particuliers, il s’agit de retraites silencieuses.
Au programme : détox, déconnexion digitale, alimentation saine, yoga, massage et méditation
A la rentrée, nous avons organisé des Heures du Silence toutes les semaines au Jardin du Palais Royal. Depuis le mois d’Octobre, nous proposons une séance par mois dans des lieux partenaires (entreprises, écoles, salles de spectacle, voire même hôtels ou chez des particuliers) pour découvrir les bienfaits de l’Heure de Silence : initiation à la méditation, expérience immersive.
Comment parviens-tu à convaincre tes interlocuteurs de passer en mode Silence ?
Le silence est un challenge qui fascine : très simple et très rare à la fois. Contrairement au yoga ou à la méditation pour lesquels certains ne se sentent pas du tout concernés, le silence, ça touche tout le monde !
Et c’est aussi le challenge de se dire, est-ce que je vais réussir à tenir, qu’est-ce qui va se passer à l’intérieur de moi. Cette attitude silencieuse qui paraît très basique, n’est finalement pas si facile à adopter (surtout pour les urbains) et alors un processus de reconnexion à soi et d’exploration intérieure débute. Cela apporte beaucoup de bienfaits : du calme, de la prise de recul et bien souvent, on trouve dans le silence des dénouements, des réponses à nos questionnements.
Il y a vraiment une curiosité autour du sujet et ce qui fonctionne le mieux aujourd’hui, c’est le bouche-à-oreille. Avec peu de budget, j’ai pourtant aujourd’hui de belles retombées.
« Le silence est un challenge qui fascine : très simple et très rare à la fois. »
Comment se déroule concrètement une retraite silencieuse ? Quels sont les bénéfices ressentis pour le corps et l’esprit ?
Vous vous retrouvez en immersion totale en pleine nature.
Après avoir introduit le concept et lorsque tout le monde a fait connaissance autour d’un repas convivial, on plonge le groupe dans le silence et ça dure à
peu près 40h.
On accompagne ce silence par des marches dans la nature, des ateliers de développement personnel, des ateliers créatifs et bien sûr tout au long du séjour : yoga, méditation et massage.
Après 40h, on réouvre à la parole et chacun partage ce qu’il a ressenti.
Généralement, c’est très positif. Les gens ressentent un grand repos. Des dénouements intérieurs se font grâce au silence. Ils se sentent libérés, apaisés et plus sereins.

La question du quokka : Comment vois-tu l’avenir face aux enjeux du digital et de l’hyper-connectivité ?
Je vois l’avenir très bien. Bien consciente de l’essor énorme du digital, je ne cherche d’ailleurs pas à le freiner.
Pour le bien-être de chacun, il faut savoir mettre en pause tous les écrans et les notifications qui sont autour de nous pour équilibrer son mental.
On ne peut pas être sans cesse solliciter. Il faut revendiquer le droit à ne pas être interpelé(e) ; c’est ce qui fatigue énormément notre esprit et notre créativité.
Le mot de la fin est pour toi. Quel message veux-tu transmettre à nos lecteurs ?
« All you need is Silence » (rires)
Le but de Silence est d’apaiser chacun, d’apaiser la ville et que le Mouvement s’épanouisse au maximum !
Si vous voulez en savoir plus sur Jeanne :
A propos de l'auteur(e)
Laurent CHASTAGNER
Je suis un entrepreneur passionné par les richesses humaines et déterminé à lutter contre le mal-être en entreprise. Co-fondateur de Quokkapi, j’ai donc décidé de m’investir à 200% pour démocratiser le bien-être au travail. Ainsi, je vous aide à mieux comprendre ce changement déterminant et vous incite à faire les premiers pas vers une entreprise bienveillante et plus performante… oui, c’est possible !
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